BALAVOINE, Daniel
Mon fils ma bataille
Ça fait longtemps que t'es parti maintenant
Je t'écoute démonter ma vie en pleurant
Si j'avais su qu'un matin je serais là, sali, jugé sur un banc
Par l'ombre d'un corps que j'ai serré si souvent, pour un enfant.
Tu leur dis que mon métier c'est du vent
Qu'on ne sait pas ce que je serai dans un an
S'ils savaient que pour toi avant, de tous les chanteurs j'étais le plus grand
Et que c'est pour ça que tu voulais un enfant, devenu grand.
Les juges et les lois
Ça m'fait pas peur, c'est mon fils ma bataille
Fallait pas qu'elle s'en aille oh
Oh j'vais tout casser éh , si vous touchez
Au fruit de mes entrailles
Fallait pas qu'elle s'en aille.
Bien sûr c'est elle qui l'a portée et pourtant
C'est moi qui lui construis sa vie lentement
Tout ce qu'elle peut dire sur moi n'est rien à côté du sourire qu'il me tend
L'absence a des torts que rien ne défend, c'est mon enfant.
Les juges et les lois
.....
Vivre ou survivre
Heure sonne matin
Pleure chagrin
Et repasse le film humide
Du passé dans les yeux
Court bien trop court
Notre amour
Et les appels au secours
Savent qu'un sourd n'entend pas ce qu'il veut
Et pourtant il veut vivre ou survivre
Sans poème
Sans blesser tous ceux qui l'aiment
Être heureux, malheureux
Vivre seul ou même à deux
Mais vivre pour toujours
Sans discours, sans velours
Sans les phrases inutiles d'un vieux roman photo
Fleurs fanées meurent
Noir et blanc
Seules couleurs
D'un futur qui est déjà le passé pour nous deux
Et pourtant il faut vivre ou survivre
.....
Mais vivre en silence
En pensant aux souffrances de la terre
Et se dire qu'on est pas les plus malheureux
Oh mais quand dans l'amour
Tout s'effondre
Toute la misère du monde
N'est rien à côté d'un adieu
Et pourtant je veux vivre ou survivre
.....
Pour La Femme Veuve Qui S'éveille
Petite jaune au boulot, courbée l'échine
Femme douce vit dans les nuits câlines
En bleus de Chine, aux frontières de Shanghaï
Faut bien qu'elle travaille pour nourrir, nourrir ses fils
Et dans le monde, c'est partout pareil,
Pour la femme veuve qui s'éveille
Comme celle de Koustanaï, dont l'amant n'est qu'un détail
Mort au camp de travail, seul champ de bataille
Oh inconnue dont la peine insoutenable
Est insoutenue, met son cœur à nu
Fait comme une entaille, une entaille
Petite noire au boulot, piler le mil
Bébé dans le dos, penchée sur une terre, lâche et hostile
Fille du peuple Massaï, sue à son travail, gardant le sourire
Et dans le monde c'est partout pareil,
Pour la femme veuve qui s'éveille
L'ennemi t'assaille, autour de toi resserre ses mailles
Femme de Shanghaï ou de Koustanaï, du peuple Massaï
Veuve d'un monde qui défaille, rien ne peut égaler ta taille
Je ne suis pas un héros
Des coups de poing dans l'âme
Le froid de la lame qui court
Chaque jour me pousse
Un peu plus vers la fin
Quand je monte sur scène
Comme on prend le dernier train
Même les soirs de drame
Il faut trouver la flamme qu'il faut
Pour toucher les femmes
Qui me tendent les mains
Qui me crient qu'elles m'aiment
Et dont je ne sais rien
C'est pour ça qu'aujourd'hui je suis fatigué
C'est pour ça qu'aujourd'hui je voudrais crier
Je ne suis pas un héros
Mes faux pas me collent à la peau
Je ne suis pas un héros
Faut pas croire ce que disent les journaux
Je ne suis pas un héros, un héros
Quand les cris de femmes
S'accrochent à mes larmes, je sais
Que c'est pour m'aider
À porter tous mes chagrins
Je me dis qu'elles rêvent
Mais ça leur fait du bien
À coups de poing dans l'âme
J'ai trouvé la flamme qu'il faut
Pour mourir célèbre
Il ne faut rien emporter
Que ce que les autres
N'ont pas voulu garder
C'est pour ça qu'aujourd'hui je suis fatigué
C'est pour ça qu'aujourd'hui je voudrais crier
Je ne suis pas un héros
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