REBATET, Lucien
Les deux étendards
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Le tramway parut. Mais Michel fut séparé d’Anne-Marie par Régis. Dans le fracas de la ferraille, il ne parvenait pas à saisir un mot de ce qu’elle disait. Le grincement des freins, la trompette du receveur le déchiraient. On descendit place de l’Abondance, et on fit halte à l’église Saint-Louis. […] Michel recueillait le moindre mot d’Anne-Marie. […] Mais Anne-Marie ne parlait que pour Régis. […] Michel ne savait plus ce qu’il pouvait attendre, mais il s’incrustait. Il fallait pourtant fuir, il ne restait rien d’autre à faire. Et rien ne serait plus éloquent… Cette dernière pensée lui donna le courage de reculer de quelques pas. Il se glissa dans une ruelle et se mit à courir.
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