GRAND CORPS MALADE (Fabien MARSAUD)
Mais je t’aime
Mais me raconte pas d'histoires
Tu sais bien, ce qui ne tourne pas rond
Chez moi, ne m'en demande pas trop
Tu sais bien, que les fêlures sont profondes
Sans moi, ne t'accroche pas si fort
Si tu doutes, ne t'accroche pas si fort
Si ça te coûte, ne me laisse pas te quitter
Alors que je suis sûre de moi
Je te donne tout ce que j'ai alors essaie de voir en moi que
Je t'aime
Mais je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime, du plus fort que je peux
Je t'aime, et je fais de mon mieux
On m'avait dit "Attends tu vas voir, l'amour c'est un grand feu"
Ça crépite, ça illumine, ça brille, ça réchauffe, ça pique les yeux
Ça envoie des centaines de lucioles tout là-haut, au firmament
Ça s'allume d'un coup et ça éclaire le monde et la ville différemment
Nous on a craqué l'allumette pour l'étincelle de nos débuts
On a alimenté ce foyer de tous nos excès, de nos abus
On s'est aimé plus que tout, seul au monde de notre bulle
Ces flammes nous ont rendus fous
On a oublié qu'au final, le feu ça brûle
Et je t'aime
…..
Je m'approche tout près de notre feu et je transpire d'amertume
Je vois danser ces flammes jaunes et bleues, et la passion qui se consume
Pourquoi lorsque l'amour est fort il nous rend vulnérables et fragiles
Je pense à nous et je vacille, pourquoi depuis rien n'est facile
Je t'aime en feu, je t'aime en or
Je t'aime soucieux, je t'aime trop fort
Je t'aime pour deux, je t'aime à tord
C'est périlleux, je t'aime encore
Alors c'est vrai ça me perfore
Je t'aime pesant, je t'aime bancale
Évidemment ça me dévore
Je sais tellement que je t'aime, mal
Si j'avance, avec toi
C'est que je me vois faire cette danse, dans tes bras
Des attentes, j'en ai pas
Tu me donnes tant d'amour, tant de force
Que je ne peux plus, me passer d'toi
Si mes mots te blessent, c'est pas de ta faute
Mes blessures sont d'hier
Il y a des jours plus durs que d'autres
Si mes mots te pèsent
J'y suis pour rien
J'y suis pour rien, rien
Mais, je t'aime
…..
Derrière le brouillard
Et dans le noir, derrière le brouillard, j'entends ce piano chanter
Chanter l'espoir, l'envie de croire, qu'on peut tout réinventer
Alors je joins ma voix encore une fois pour tenir dans l'orage
Je joins ma voix encore une fois pour trouver le courage
Y a pas d'recette, pour supporter les épreuves
Remonter l'cours des fleuves, quand les tragédies pleuvent
Y a pas d'recette, pour encaisser les drames
Franchir les mers à la rame, quand l'horreur te fait du charme
Y a pas de recette, quand t'en avais pas non plus
Personne t'avait prévenu, tu t'es battu comme t'as pu
Y a pas de recette, quand l'enfer te sers la main
Abandonner c'est humain, l'avenir c'est loin
Mais tu t'es mise à chanter, même pas par choix
Comme à chaque chute, à chaque fois, ça c'est imposé à toi
Chanter, comme un enfant surpris, comme un instinct d'survie, comme un instant d'furie
Chanter pour accepter, exprimer, résister, avancer, progresser, exister
Chanter comme une résilience, une délivrance
Chanter comme une évidence
Et dans le noir, derrière le brouillard, j'entends ce piano chanter
…..
À quel moment, tu comprends qu'c'est ton truc?
Que la musique revient pour t'relever de chaque chute
À quel moment, tu sais qu'elle est ta boussole?
Quand la vie te punis, la musique te console
À quel moment, ce piano a chanté?
Ses accords t'ont hanté, ont choyé ta santé
À quel moment, il est ta respiration?
Et à quel moment, on en fait une chanson?
Si je me sens comme une enfant, j'ai déjà eu plusieurs vies
Je peux regarder devant, en chantant ce qu'on m'a pris
Moi aussi, j'ai connu une sorte brouillard et j'ai entendu ce piano au loin
Et moi aussi, sans vraiment le prévoir, naturellement ma voix la rejoint
On a pas du tout la même histoire, et finalement quelques points communs
Comme un air de force oratoire, j'écris, tu chantes, le brouillard est bien loin
Et dans le noir, derrière le brouillard, j'entends ce piano chanter
…..
Nos plus belles années
Même si c'est tentant
De fuir le présent
S'il te plaît, ouvre les yeux
Regarde devant
Va où va le vent
Et après, fais de ton mieux
Prisonnier du doute, pas vraiment du passé
Trop d'ombre sur la route, je vois plus les tracés
Et j'me rappelle en folie mon panel de prolos
J'ai la mélancolie du bordel en colo'
Rire de tous nos sens, et des heures à vanner
Insolente innocence de mes plus belles années
Oh, où sont passées nos plus belles années?
On s'éloigne lentement
Où sont passées nos plus belles années?
L'avenir nous les rend
Un passé composé d'évènements imparfaits
Un passé pas si simple, des sourires en trophées
Puis la mélancolie, je la mêle au présent
C'est la belle embellie des souvenirs apaisants
Et les belles années, même en point de suture
Je vais les amener visiter mon futur
Oh-ooh, pour rire droit devant
Y croire sans faire semblant
Dessiner d'après autrement
Je rêve de nos étreintes
De la lumière sur ces sourires éteints
Se retrouver plus fort, ne faire qu'un
Oh, où sont passées nos plus belles années?
…..
J'ai peaufiné l'histoire, déconfiné l'espoir
Pour continuer d'y croire, je t'envoie un faire-part
Le faire-part du mariage entre nostalgie et destin
Quand l'un nourrit l'autre, faire du futur un festin
Je veux retrouver l'attrait de notre vie d'après
Il est temps d'entamer
Oh, où sont passées nos plus belles années?
…..
Puis la mélancolie, je la mêle au présent
C'est la belle embellie des souvenirs apaisants
Et les belles années, même en point de suture
Je vais les amener visiter mon futur
Dimanche soir
Parce qu'avec toi le temps a pris de nouvelles dimensions
Que ma routine s'est égarée dans ces changements de direction
Parce que les jours de la semaine se mélangent dans ce bazar
Parce que c'est toi, parce que t'es là
Je n'ai plus peur du dimanche soir
Parce que ça arrive tellement souvent que j'sois en pic de sentiments
Et que ma pudeur accepte quand même
De te le faire comprendre gentiment
Parce qu'il paraît que l'homme s'habitue vite, s'habitue trop
Et qu'moi je sais que mes deux mains ne se lasseront jamais de ta peau
Quand je vois tout ce qu'on a construit
Je me dis que dix ans c'est tellement long
Et puis je me dis que c'est tellement court à chaque fois que s'affiche ton prénom
Parce que le temps n'a pas d'emprise sur la couleur de tes yeux
Parce que le vent éteint une petite flamme mais attise un grand feu
Parce qu'on s'est tant rapprochés que nos souvenirs se ressemblent
Parce que quand la vie n'est pas simple
C'est tellement mieux d'être ensemble
Parce que je sais que le lundi, je vais te parler et te voir
Parce que c'est toi, parce que t'es là
Je n'ai plus peur du dimanche soir
Je l'ai dans la tête comme une mélodie
Alors mes envies dansent
Dans notre histoire rien n'est écrit
Mais tout sonne comme une évidence
Parfois elle aime mes mots
Mais cette fois c'est elle que mes mots aiment
Et sur ce coup-là c'est elle qui a trouvé le plus beau thème
Parce que je te chambre sur tes manies
Mais que je pourrai plus me passer d'elles
Parce que je me moque de tes défauts
Mais qu'ils me sont devenus essentiels
Parce qu'avant de te regarder partir
Je te vois te maquiller dans le miroir
Parce que c'est toi, parce que t'es là
Je n'ai plus peur du dimanche soir
Parce qu'on est libres quand on est forts
Et plus forts quand nos liens se soudent
Qu'une mauvaise passe devient alors
Moins profonde que le creux du coude
Parce que tous les nuages du monde
N'empêchent pas les pleines lunes
Et que chaque fois qu'elles brillent
C'est nos débuts qui se rallument
Parce que tu sais ce que j'aime
Parce que je sais ce que tu veux
Et que c'est quand même une première fois
Dès qu'on est seuls tous les deux
Parce que 120 mois plus tard, je viens encore juste de te rencontrer
Parce que tu es mon plan A
Et que tu seras aussi mon plan B
Après dix ans d'un beau voyage où je me rappelle de chaque seconde
Après dix ans qui ont vu naître les quatre plus beaux yeux du monde
C'est toi qui as trouvé le plus beau thème de notre histoire
Parce que c'est toi, parce que t'es là
Je n'ai plus peur du dimanche soir
Je l'ai dans la tête comme une mélodie
…..
Mesdames
Veuillez accepter Mesdames ces quelques mots comme un hommage
À votre gente que j'admire qui crée en chaque homme un orage
Au cinéma ou dans la vie vous êtes les plus beaux personnages
Et sans le vouloir vous tenez nos cœurs et nos pensées en otage
Veuillez accepter Mesdames, cette déclaration
Comme une tentative honnête de réparation
Face au profond machisme de nos coutumes, de nos cultures
Dans le Grand Livre des humains, place au chapitre de la rupture
Vous êtes infiniment plus subtiles, plus élégantes et plus classes
Que la gente masculine qui parle fort, prend toute la place
Et si j'apprécie des deux yeux quand tu balances ton corps
J'applaudis aussi des deux mains quand tu balances ton porc
Derrière chaque homme important se cache une femme qui l'inspire
Derrière chaque grand être humain précède une mère qui respire
"La femme est l'avenir de l'homme" écrivait le poète
Eh ben, l'avenir s'est installé et depuis belle lurette
Vous êtes nos muses, nos influences, notre motivation et nos vices
Vous êtes Simone Veil, Marie Curie, Rosa Parks, Angela Davis
Vous êtes nos mères, vous êtes nos sœurs
Vous êtes caissières, vous êtes docteurs
Vous êtes nos filles et puis nos femmes
Nous, on vacille pour votre flamme
Comment ne pas être en admiration et sans commune mesure
Pour celles qui portent et fabriquent pendant neuf mois notre futur
Pour celles qui cumulent plusieurs emplois et ce, sans sourciller
Celui qu'elles ont dans la journée et le plus grand, mère au foyer
Veuillez accepter Mesdames cette réelle admiration
De votre force, votre courage et votre détermination
Veuillez accepter Mesdames mon aimable faiblesse
Face à votre fragilité, votre empathie et votre tendresse
Veuillez accepter Mesdames cette petite intro
Car l'avenir appartient à celles qu'on aime trop
Et pour ne pas être taxé de 1er degré d'anthologie
Veuillez accepter Mesdames, cette délicate démagogie
You are the only one, you are the only
You are the only one, the only
You are the only one, you are the only one
You are, yes you are
Vous êtes nos muses, nos influences, notre motivation et nos vices
Vous êtes Simone Veil, Marie Curie, Rosa Parks, Angela Davis
Vous êtes nos mères, vous êtes nos sœurs
Vous êtes caissières, vous êtes docteurs
Vous êtes nos filles et puis nos femmes
Nous, on vacille pour votre flamme
Un Verbe
Un regard, une rencontre... Un été, un sourire... Un numéro, un mail, une attente, un souvenir... Un appel, une voix, un début, un rencard... Un horaire, un endroit, une venue, un espoir... Une terrasse, un café, un dialogue, un moment... Un soleil, une lumière, un coeur, un battement... Une seconde, une minute, une heure, un plaisir... Un au-revoir, une prochaine, une promesse, un désir... Un après, une durée, une patience, un silence... Un doute, un pourquoi, un regret, une distance... Un retour, une surprise, un déluge, une marée... Une suite, une envie, un projet... une soirée... Une pleine lune, une virée, un instant, une pulsion... Un frôlement, un baiser, une magie... Un frisson... Un accord, un avenir, une force, une destinée... Une étoile, un poème et un verbe : aimer.
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Tout le monde s'habitue, c'est dans la nature humaine. On s'habitue à voir l'inhabituel, on s'habitue à vivre des choses dérangeantes, on s'habitue à voir des gens souffrir, on s'habitue nous-mêmes à la souffrance. On s'habitue à être prisonniers de notre propre corps, ça nous sauve.