VAN DE VELDE, Wannes


De Flamingant ne me traîtez

Dans mon pays de Flandre, maltraité

par guerres ravageuses

et des periodes troubleuses,

la terre est silencieuse.

De flamingant ne me traîtez,

être Flamand, c'est dur assez.

Quoique l'on dise du glorieux passé,

l'Espagne vint à la danse,

assistée par la France,

pour nous raser la conscience.

De flamingant ne me traîtez,

être Flamand, c'est dur assez.

Sur terre destinée aux champs de blé

on se fit des batailles,

de prétentieuses pagailles,

en nous traîtant de canaille.

De flamingant ne me traîtez,

être Flamand, c'est dur assez.

A cause du plus noir prolétariat,

on a vu l'allégresse

périr en proie de bassesse,

entre l'église et l'ivresse.

De flamingant ne me traîtez,

être Flamand, c'est dur assez.

On dit: c'étaient des collaborateurs!

Beaucoup se sont faits prendre,

croyant le faire pour la Flandre,

c'est c'que misère engendre.

De flamingant ne me traîtez,

être Flamand, c'est dur assez.

Fascistes y'a partout, aussi chez nous,

mais comme les gens adorent

haïr ce qu'ils ignorent,

par ce refrain je t'implore:

de flamingant ne me traîtez;

je suis Flamand, fils d'ouvrier.