ROUMANILLE, Joseph
Un bèu matin, au tèms dis iero, Sièu na d'un jardinié 'mé d'uno jardiniero, Dins li jardin de Sant-Roumié.
Aqui ma maire, à la testiero De ma bresso, souvent vihavo de niue'ntiero Soun pichot malaut que dourmié.
Liuen de soun nis de flour, souspiro e voulastrejo L'auceloun que s'es enana!...
Quand aurai proun begu l'amarum de la vido,
Sarre mis iue mounte siéu na.
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un beau matin au temps des aires, je suis né d'un jardinier et d'une jardinière dans les jardins de Saint-Rémy.
Là, ma mère au chevet de mon berceau souvent veillait des nuits entières son petit malade endormi.
loin de son nid de fleurs, volète et soupire l'oisillon qui s'en est allé.
quand j'aurai assez bu l’amertume de la vie,
ferme mes yeux où je suis né.
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