BIANU, Zéno



Danseurs de paradis


jusqu’à la fin des temps

et plus loin encore

dans tout ce bleu

qui n’est que toi

jusqu’à la fin des mondes

et plus loin encore

bien plus loin

sans jamais rien comprendre


dans tout ce bleu

qui n’est que toi

je remonte

vers la source

des hommes-questions

vers tous ceux

qui interrogent

la source sans source


je remonte vers l’interieur de tout

mille astres noirs

au fond de mes poches

je mets lentement au jour

cette force d’eden


de cœur en cœur

de lèvre en lèvre

devie envie


l’univers tout entier

suspendu

au visage d’une femme


je mets du baume

au monde je marche l’immensite

je glisse et reglisse le long des desolations

je remonte

vers les cendres fertiles

au jour le jour

а la nuit la nuit

j’ecoute sans relвche

cette voix qui parle en moi

je l’ecoute aimante par l’impossible

aimante par le fond des mondes


oui je derive

vers la nuit de la nuit

je m’abandonne

aux avant-postes

des grands effondrements

je remonte


en fièvre petrifiee

en etincelante deploration

mon вge se compte

en milliers d’etoiles

dans tout ce bleu

qui n’est que toi


j’accueille le jamais plus

comme si l’inquietude

ne pouvait plus neiger en moi

dans tout ce bleu

qui n’est que toi


comme au premier jour

et les villes basculent

et les fleuves rebroussent

chemin

dans la profondeur

des profondeurs

la sève circule

chez les danseurs de paradis