BUIN, Yves
L’amour, Sarah
Sarah,
quand nous traversâmes la vie
habitant les mondes perpétuels,
un cheveu de nous entre les étoiles
et la main du géant sur l’horizon.
Sarah,
dans l’abîme et les espaces,
les agoras et les avenidas,l
la rue des ombres dans le regard,
la nuit qui s’effaçait.
Sarah,
quand nous parlions les langues,
les ragas, les appels,
réfugiés des nomades
dans les longs couloirs du temps.
Sarah,
j’ai visité l’étrange Babel.
Que t’a-t-on dit de moi,
de mes hivers
quand j’étais perdu dans les pays de l’âme ?
Sarah,
le lit, les paroles d’amour,
le silence qui murmure sur les lèvres.
Toi et le solstice arabe,
qui savait.