LEMESLE, Claude & DELANOE, Pierre



L'été Indien


Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
c'était l'automne, un automne où il faisait beau
une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
mais c'était tout simplement le nôtre
avec ta robe longue tu ressemblais
à une aquarelle de Marie Laurencin
et je me souviens, je me souviens très bien
de ce que je t'ai dit ce matin-là
il y a un an, y a un siècle, y a une éternité

On ira où tu voudras, quand tu voudras
et on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
toute la vie sera pareille à ce matin
aux couleurs de l'été indien

Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne
mais c'est comme si j'y étais
je pense à toi
où es tu?
que fais-tu?
est-ce que j'existe encore pour toi?
je regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune
tu vois, comme elle je reviens en arrière
comme elle, je me couche sur le sable
et je me souviens
je me souviens des marées hautes

du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer
il y a une éternité, un siècle, il y a un an

On ira où tu voudras, quand tu voudras
…..



Et si tu n'existais pas


Et si tu n'existais pas,

Dis-moi pourquoi j'existerais.

Pour traîner dans un monde sans toi,

Sans espoir et sans regrets.

Et si tu n'existais pas,

J'essaierais d'inventer l'amour,

Comme un peintre qui voit sous ses doigts

Naître les couleurs du jour.

Et qui n'en revient pas.


Et si tu n'existais pas,

Dis-moi pour qui j'existerais.

Des passantes endormies dans mes bras

Que je n'aimerais jamais.

Et si tu n'existais pas,

Je ne serais qu'un point de plus

Dans ce monde qui vient et qui va,

Je me sentirais perdu,

J'aurais besoin de toi.


Et si tu n'existais pas,

Dis-moi comment j'existerais.

Je pourrais faire semblant d'être moi,

Mais je ne serais pas vrai.

Et si tu n'existais pas,

Je crois que je l'aurais trouvé,

Le secret de la vie, le pourquoi,

Simplement pour te créer

Et pour te regarder.


Et si tu n'existais pas

Dis-moi pourquoi j'existerais?

Pour traîner dans un monde sans toi

Sans espoir et sans regret

Et si tu n'existais pas

J'essayerai d'inventer l'amour

Comme un peintre qui voit sous ses doigts

Naître les couleurs du jour

Et qui n'en revient pas


Si tu t’appelles mélancolie


Seule devant ta glace

Tu te vois triste sans savoir pourquoi

Et tu ferais n'importe quoi

Pour ne pas être à ta place


Si tu t'appelles mélancolie

Si l'amour n'est plus qu'une habitude

Ne me raconte pas ta vie

Je la connais, ta solitude


Si tu t'appelles mélancolie

On est fait pour l'oublier ensemble

Les chiens perdus, les incompris

On les connaît, on leur ressemble


Et demain peut-être

Puisque tout peut arriver n'importe où

Tu seras là, au rendez-vous

Et je saurai te reconnaître


Si tu t'appelles mélancolie

Si l'amour n'est plus qu'une habitude

Ne me raconte pas ta vie

Je la connais, ta solitude


Si tu t'appelles mélancolie

On est fait pour l'oublier ensemble

Les chiens perdus, les incompris