STRUYE, Paul



L’évolution du sentiment public en Belgique sous l’occupation allemande
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La population belge donna alors (1940) à l’opinion d’être, aux trois quarts peut-être, ralliée ou largement résignée à l’Ordre Nouveau et il est permis de croire que si l’Allemagne avait choisi ce moment pour proclamer solennellement qu’elle allait maintenir le Roi sur le Trône, faire la paix ave la Belgique et lui reconnaître un statut d’indépendance à la manière slovaque, la grosse majorité de l’opinion publique aurait marqué une satisfaction profonde et aurait, sans regret, sans arrière-pensée et sans grande réfexion, rompu avec ses conceptions, ses amitiés traditionnelles et tout son passé, pour entrer de plainpied dans la voie de la collaboration avec l’Allemagne, sous le signe de l’Axe et de la supériorité des régimes forts.

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Le phénomène qui caractérise les derniers mois (1944) est la recrudescence des actes de violence. Il ne s’agit plus seulement d’actes de sabotage et d’exécutions de Belges réputés, à tort ou à raison, traîtres à leur pays ... Le respect de la vie humaine a disparu. On tue pour un rien. Il arrive qu’un homme soit abattu comme un chien sans qu’on sache s’il est victime de justiciers patriotes, de rexistes ou nationalistes flamands, de vulgaires gangsters, d’une vengeance individuelle ou simplement d’une erreur sur la personne. Des gens armés et masqués, circulent parfos en auto, se servant de mitraillettes ou de chlorohophorme, terrorisent certaines régions, y introduisant des procédés de ku-klux-klan qu’on n’y avait jamais connus, ou cru possibles

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Conférence du 24 décembre 1944 à Bruxelles

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Jeter en prison, par fournées, des Belges auxquels on refuse le droit de se défendre, qui ignorent souvent pourquoi ils sont arrêtés, et qui demeureront des mois en prison, parfois entassés comme des esclaves, sans qu’un magistrat ait été appelé à statuer sur leur cas, ce sont, il faut bien en convenir, des méthodes nazies.

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